Ce matin, nous devions descendre au Chaillolet, à
Ce matin, nous devions descendre au Chaillolet, à la ferme Martin, pour découvrir la vie d'une ferme de montagne et les secrets de l'élevage des ovins. Nous sommes donc descendus à pied le long de la route qui rejoint la civilisation sur environ deux kilomètres. Il faisait frais (- 7°C) mais il n'y avait pas de vent et le ciel était parfaitement dégagé. De plus, cette descente permet d'avoir par endroits des vues différentes sur les paysages qui nous entourent. La montagne de Céüse par exemple, a été prise pour des remparts. La vue sur le Dévoluy donnait ceci :
Le Pic de Glaize et à gauche le col du Noyer, le rempart est plus loin à gauche, on ne le voit pas sur la photo.
Comme toujours, Florence, la bergère, nous accueillit avec chaleur et nous fit entrer dans l'une des bergeries. L'odeur d'urée piqua bien quelques narines sensibles mais la présence immédiate des bêtes rendit ce désagrément secondaire. Et puis il y avait plein de chats que chacun s'empressait de gratouiller, des chats bien gras, gavés par les innombrables souris qui peuplent un univers tapissé de paille. Les brebis, persuadées que cette arrivée de touristes parisiens allait leur procurer un supplément de bonnes choses, s'approchaient des enfants et se laissaient caresser.
Et puis ce fut la fête, on leur donna à manger.
La bergerie, immense (il y a plus de 650 bêtes au GAEC du Caïre), comprenait 3 parcs distincts, en fonction de la période où les brebis vont agneler. Celles que nous tripotions avaient eu leur petit en décembre.
Évidemment, après de nombreuses explications sur la vie et l'élevage des ovins, nous sommes allés voir les agneaux. Et là, je n'ai cessé d'entendre "Oh, il est trop mignon, il est trop beau..." Bon, les filles, on se calme, vous avez devant vous d'excellentes côtelettes et de succulents gigots.
A table ! (Photos prises par Raphaël EM)
Après ce petit préambule culinaire, (qui a fait beaucoup de bien vu ce qu'on nous donne à manger au centre), nous avons rejoint un petit chalet dans lequel nous avons visionné un film remarquable sur la vie des paysans du Champsaur au fil des saisons. Il y avait une jolie vitrine de souvenirs où pas mal d'enfants ont commencé à attaquer leur budget. Il y a eu un certain nombre d'amateurs de pâté local, rien de surprenant, vu ce que j'ai écrit trois lignes plus haut...
Il était temps de rentrer au centre pour la punition quotidienne, le déjeuner.
Sur la route du retour, la petite Autane, la grande Autane, la Recula, l'Aiguille d'Orcières, le Garabrut, qui ferment au sud la vallée du Drac, en face, la station d'Orcières Merlette. Nous naviguerons dans ce secteur demain pour notre sortie en raquettes à Champoléon.
Nous sommes arrivés juste à temps pour la punition du midi, une poignée de salade d'endives sans sauce et des escalopes de dinde déséchées à la poële. Même la sauce moutarde avait eu trop chaud. Dommage, il y avait des frites avec ça, ça aurait pu être bon avec la sauce moutarde, mais elle ne respirait plus au moment de servir.
15H00, les choses sérieuses commençaient, nouvelle séance de ski, la quatrième. Les groupes forts ont disparu tout de suite et ont filé dans le secteur de la Lauzière. on ne les a revus qu'à 17H00. Certains groupes de débutants sont restés sur la petite piste verte pour prendre de l'assurance tandis que d'autres partaient à l'aventure sur la grande bleue. L'aventure, le Graal, ils prenaient le télésiège. Bon, la descente n'a pas été de tout repos, la fameuse piste bleue commençant par un raidillon impitoyable avant de devenir plus douce en attendant un autre raidillon encore plus vicieux que le premier. Mais quelle fierté une fois arrivés en bas ! Il y a même des groupes qui l'ont faite deux fois, et quand on l'a faite deux fois en arrivant vivant, c'est qu'on l'a vaincue. Je sens certains débutants rouler des mécaniques. Le passage par la piste rouge qui mène à la Lauzière devrait refroidir leurs ardeurs et les ramener à la réalité.
On est bien sur la petite piste verte
En prenant le télésiège, la pointe de la vénasque et le pic du Tourond, on monte à 2700 m, la vallée de Champoléon où nous irons demain est juste derrière.
Sur la bleue.
Pas si simple d'atteindre le Graal.
Ceux-là, il maîtrisent, reste à passer à la suite.
On arrive au bout, la station n'est plus très loin.
Travail du dérapage contrôlé chez les initiés.
La nuit tombe vite début janvier.
Le rempart de ce matin disparaît dans la brume et l'obscurité.
Et il commence à faire très froid.
Alors bonne nuit tout le monde.
Et à demain.