Une bonne nuit de repos, rien de tel pour repartir pour une deuxième semaine. Rien à voir avec les grasses matinées délicieuses que l'on peut faire chez soi, à peine troublé par l'aboiement d'un chien. Ici, les premiers bruits, furtifs, montent du rez de chaussée et des cuisines vers 7H30, puis 30 minutes plus tard les premiers pas d'enfants. Après, c'est fini, le troupeau débarque, les chaises grincent en frottant le sol, la grasse matinée est terminée.
Nous avons passé la journée d'hier dans une autre vallée, juste derrière les sommets qui bordent à droite la grande piste bleue. Evidemment, c'est tout près à vol d'oiseau, mais il faut compter 45 minutes de car puisqu'il faut redescendre jusqu'au Drac et remonter vers l'une de ses sources. Champoléon est un ensemble de hameaux perdus dans la vallée, accessibles par une route souvent recouverte de glace. Cette année, la route était à peu près sèche. Nous avions rendez-vous dans le hameau principal, Les Borels, celui où se trouvent la mairie, l'église, l'ancienne école aujourd'hui désafectée puisque tous les enfants du coin sont regroupés à l'école de Pont du Fossé. Aux Borels se trouvent aussi la Maison du Berger, un magnifique musée de la vie pastorale, et le départ des pistes de randonnée en raquettes. Le car nous a lâchés sur un grand parking où nous attendaient les guides de montagne. Nous devions randonner en raquettes le matin, ce qui en soit était une excellente nouvelle car la vallée de Champoléon étant une vallée nord-sud, elle n'est ensoleillée que jusqu'à 14H00. Au delà, le soleil disparaît derrière le pic de Soleil-Boeuf et il se met tout de suite à faire nettement plus froid. Nous nous sommes équipé de raquettes avons commencé la randonnée en suivant notre guide.
Le Drac blanc serpente dans la vallée de Champoléon avant de rejoindre le Drac noir qui coule dans la vallée d'Orcières. Tous deux iront rejoindre l'Isére, bien plus loin du côté de Grenoble. Au fond, la Grande Autane ferme la vue vers le sud. Ele culmine à plus de 2700 mètres.
Rassemblement près du départ des pistes de raquettes
L'équipement, il vaut mieux être deux pour enfiler les raquettes pour la première fois.
Hervé, notre guide, donne les consignes avant le départ.
Et c'est parti, il n'y a pas beaucoup de neige.
C'est ensoleillé, mais il fait quand même froid, on est dans le fond de la vallée.
Il y même des cascades de glace dans les parois à l'ombre.
La vallée de Champoléon est entourée de haut sommets qui dépassent tous 2500 mètres. Au fond, la vallée tourne vers l'est et se rétrécit. C'est le secteur des sommets à plus de 3000 mètres. On n'y emmène jamais les enfants car c'est un secteur très avalancheux.
De temps en temps on s'arrête pour observer les traces du passage d'un animal.
Au fond, Les Borels, on y mangera à midi
Le col de la Vénasque, on peut rentrer à Chaillol par là, mais il faudrait des crampons et un piolet.
Hervé a installé un lunette, on aperçoit des chevreuils, et même des bouquetins sur le versant en face de nous.
Bon, il ne faut par rêver, même à la lunette, on ne voit pas très bien, ils sont très loin, à l'oeil nu, c'est une crotte de mouche, à la lunette, c'est une crotte de rat. Et avec le rafut que l'on fait, il y a peu de chance qu'ils aient envie de se rapprocher.
Le soleil traverse l'horizon, il est bientôt midi.
Il est temps de rentrer, les estomacs gargouillent, alors Hervé prend le chemin du retour.
Et tout le monde suit.
Et il y a un bout de route dans les sous-bois.
Nous voilà enfin à l'école, c'est quand même pas souvent qu'on est si content de se retrouver à l'école...
Et en face de l'école, il y a la Maison du Berger, c'est là que nous allons manger, plein sud, au soleil. Il fait encore bon.
Et la cour de l'école est un merveilleux terrain de jeu. Après un bon pique-nique (si si, le pique-nique était très bon) tout le monde s'éclate.
Bon, il doit bien rester quelques bouts de sandwich qui traînent par là...
Nous avons deux heures avant que la Maison du Berger nous accueille, nous ne passons qu'à 15H00.
Alors les animateurs organisent des grands jeux.
J'aurais pu organiser une petite messe pour passer le temps, mais l'église était fermée.
15H00, le soleil disparaît derrière la montagne, la température tombe subitement, il se met à faire très froid, mais heureusement, c'est à notre tour d'entrer dans la Maison du Berger. C'est une ancienne bergerie que son propriétaire, un vieux berger, a légué à la commune pour en faire un musée de la vie pastorale. Le bâtiment a été magnifiquement restauré. Comble de bonheur, c'est mon vieil ami Paul, un guide de montagne de la région et conteur de surcroit, qui nous accueille et s'occupera de nous pendant la visite. C'est la première fois que j'ai la chance de l'avoir à la Maison du Berger, et c'est un moment inoubliable. Paul viendra nous voir à Chaillol mardi soir, mais ce ne sera pas le montagnard cette fois-ci, ce sera le conteur.
Et, après ce moment exceptionnel, une surprise nous attendait sur le parking du retour : le bus des Bleus, celui qui a ramené les Champions du monde de Roissy à Paris.
Alors on n'a pas pu s'empêcher d'immortaliser ce moment. Et pendant le voyage du retour sur Chaillol, on a chanté "Ramenez la coupe à la maison, allez les Bleus allez". C'est vrai qu'il est plutôt pas mal le bus des Bleus. Il y a dedans plein de petits détails qu'il n'y a pas dans les autres bus. Chacun se demandait à la place de quel joueur il était. Moi, je savais. j'étais à la place du sulfureux Benalla...
Après ça, le goûter, les douches, la punition, et une grande veillée, une fureur, une sorte de karaoké aux règles aussi variables que confuses, mais qui déchaîne les passions à chaque fois.
A ce soir pour des nouvelles du dimanche. Bonne fin de week end à tous.